Caractérisée par son aspect éphémère, l’exposition d’œuvres d’art finit toujours par disparaître pour ne rester dans la mémoire qu’à travers les traces que sont les catalogues et les archives. Parmi ces archives les vues d’exposition jouent un rôle à la fois singulier et déterminant. Quantité d’œuvres ne sont connues du public que par le biais de leur image photographiques, (quand ce n’est pas la photographie elle-même qui se substitue à son souvenir). Cette incidence du devenir image de l’exposition pose au sein des Visual Studies de vastes questions liées à la polysémie des œuvres, à la mémoire de ce que l’on regarde et à la patrimonialisation des œuvres en situation d’exposition, mais aussi à l’écriture de l’histoire de l’art et même à l’évolution des pratiques artistiques. Cet ouvrage fait le point sur la fonction documentaire complexe des photographies d’exposition entre archive et support de représentation. Au-delà de leur valeur testimoniale, ces images s’inscrivent désormais dans le contexte postmoderne comme des outils artistiques et curatoriaux. La photogénie des œuvres exposées marque profondément la pratique de l’exposition de plus en plus souvent conçue en fonction d’elle.