La notion d'habiter invite le trouble, le vécu, l'épaisseur sensible dans la conception de l'expérience esthétique et réhabilite les logiques de contagion. Le spectateur est considéré comme un corps vivant et mouvant, comme une sensibilité imprégnée et stimulée dans la rencontre avec des œuvres, conçues comme ouvertes, ancrées dans la spatio-temporalité de l'humain, définies par leur réception. Cette recherche s'est donc engagée sur les manières dont les pratiques de l'image en mouvement s'approprient la scénographie comme outil de mise en relation, d'orchestration, et non comme outil de clôture et d'isolement perceptif. L'exposition est alors conçue comme un ensemble situé, comme un milieu adressé à des sensibilités affectées, dans lequel la matérialité des espaces est traitée comme un support indispensable. La relation aux lieux, aux contextes, aux spécificités des atmosphères et aux modes de gestion des institutions est réinvestie au sein de processus qui visent à créer des zones de rencontres entre des œuvres et des corps, à créer un continuum de relations et non une accumulation d'hétérogénéités isolées. A travers un focus historique sur les années 1920-1930, puis une sélection d’extraits des entretiens menés avec des artistes de la scène internationale, cette présentation introduit la recherche publiée dans l’ouvrage "Habiter l’exposition. L’artiste et la scénographie ».