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Adolf Hitler visitant l’exposition « Entartete Kunst » à Munich en 1937, devant la cimaise Dada, photographie anonyme parue dans Völkicher Beobachter.

Cécile Bargues

Entartete Kunst, une exposition de sinistre mémoire

Mercredi 11 octobre 2023

Exposition diffamatoire et de sinistre mémoire inaugurée à Munich en 1937, « Entartete ‘Kunst’ » (art « dégénéré ») incarne l’attaque du nazisme contre l’art aujourd’hui unanimement considéré comme moderne. C’est sans doute la pire exposition du XXe siècle, par l’idéologie qu’elle déploie dans l’espace, par le projet de destruction qu’elle recèle, et peut-être tout à la fois l’une des meilleures, à considérer le nombre de chefs-d’œuvre assemblés, tous issus de la sidérante richesse des collections publiques allemandes alors en voie d’être « épurées », selon le mot qu’Hitler applique aux tableaux, sculptures, et aussi artistes concernés. Au-delà d’une étude fine de l’exposition, y compris dans une mise en regard avec les muséographies de son temps, nous chercherons à savoir comment, aujourd’hui, une scénographie peut convoyer la mémoire de ce qui n’est plus et de l’immense destruction nazie.

Historienne de l’art du XXe siècle, pensionnaire à l’Institut national d'histoire de l’art, Cécile Bargues s’intéresse aux rapports entre art et politique et travaille sur le devenir des dadaïsmes des années 1920 jusqu’aujourd’hui. Elle est l’autrice de plusieurs ouvrages (notamment deux consacrés à Raoul Hausmann, et récemment l’ouvrage Sophie Taeuber-Arp : les dernières années), et divers essais parus dans des catalogues (Centre Pompidou, Musée d’art moderne de Paris, Tate Modern de Londres, MoMA). Elle a organisé ou coorganisé différentes expositions au Point du Jour à Cherbourg, au Jeu de Paume à Paris, au Centre Pompidou-Metz, au musée d’arts de Nantes, au Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole.

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